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    L’humeur sereine du Vice-recteur

    A propos des étudiants mahorais de Kenya Airways

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    Bonjour, je m’appelle Jean-Claude. Jean-Claude Cirioni, J-C pour les intimes. Les mêmes initiales que Jésus-Christ.

    Vous ne me connaissez-pas ?

     

    J’incarne la réussite républicaine. D’abord, en l’an 2000, je suis reçu au concours des inspecteurs d’académie –inspecteurs pédagogiques régionaux. Puis six ans plus tard, je récolte le fruit de mes efforts. L’éducation nationale m’adoube vice-recteur à Mayotte. Un poste sous les tropiques où 2/3 des habitants parlent mal le français. Quelle galère ! Et en plus, il y a le chikungunya. Ce n’est pas tout, j’hérite des dossiers sensibles comme la croissance démographique, l’échec des étudiants mahorais, ou la gestion du passeport mobilité.

     

    Même pas peur ! J’ai déjà fait mes preuves. Je suis intelligent et dynamique. Ce n’est pas un rocher volcanique de 374 Km² qui va me résister. Avec mon équipe de choc, nous avons déployé un plan d’action pour étouffer le mal à la racine.

     

    Parallèlement, pour endiguer l’échec des étudiants mahorais en métropole, là inutile de penser à un quelconque plan d’action. Je construis un business plan. Les initiés savent de quoi je parle. Car un étudiant ça coute plus de 7 000 € par an. En plus, il bénéficie d’un voyage d’agrément pour revoir papa, maman et compagnie. C’est cher non pour le contribuable !

    Alors depuis 2006, j’ai pris les choses en main. Objectif réussite. Exit <st1:personname productid="la DASU" w:st="on">la DASU</st1:personname> ! C’est moi qui gère l’opération passeport mobilité. L’Etat m’alloue quelques 3 millions d’euros pour assurer sa gestion.

     

    En ces temps de restrictions budgétaires, je décide de lancer un appel d’offre international pour en finir avec le monopole d’Air Austral. Car les prix sont excessifs. Et moi, j’ai envie de gérer l’argent du contribuable en bon père de famille. Alors je ratisse large …jusqu’au continent noir.

    Entre-temps, en bon manager je supervise la cellule Divisco. Le commando qui réveille les étudiants à 6h du matin pour leur annoncer de mauvaises nouvelles. Bah ! La réussite ne s’improvise pas. Elle se prépare au saut du lit. D’ailleurs ne dit-t-on pas que le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt !

     

    Quelques mois plus tard, des compagnies aériennes se sont portées candidates pour rafler la poule aux œufs d’or d’Air Austral.

    Parmi elles, <st1:personname productid="la Compagnie Kenya" w:st="on"><st1:personname productid="la Compagnie" w:st="on">la Compagnie</st1:personname> Kenya</st1:personname> Airways propose des vols charters à des prix défiant toute concurrence. Qui a dit que rien n’est bon en Afrique ? L’Afrique est aussi capitaliste.

    Naturellement, je choisis Kenya Airways.

     

    En bon communicant, j’annonce la nouvelle au peuple mahorais. A ma grande surprise, l’annonce passe comme une lettre à la poste. Les medias, les politiques, les syndicats étudiants ont tous courbé l’échine. Pas la moindre critique.

     

    Un pédagogue, comme moi, connait et anticipe les vertus ce type de périple via l’Afrique. D’ailleurs, des écrivains comme Jules Vallès ou Céline eux aussi ont galéré et réussi. Alors ne me dites pas que perdre ses bagages, attendre des heures en escale ou dormir par terre dans un aéroport d’Afrique est un mal.

     

    Mon choix pour Kenya Airways est justifié. Pour les eternels insatisfaits, qu’ils achètent leurs billets. Le remboursement se fera en shilling Kenyan.

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    Morphée, étudiant mahorais,

    themorph@hotmail.fr

     


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